ATIE : Le nouveau né de l’intelligence économique en Tunisie

Une association à but non lucratif dédiée à l’intelligence économique vient de voir le jour en Tunisie. Il s’agit de l’Association tunisienne de l’intelligence économique (ATIE). Elle s’est assignée pour mission la promotion et la diffusion de la culture de l’intelligence économique auprès des décideurs publics et privés.

Les pratiques de l’intelligence economique : huit cas d’entreprises



Objet du livre : Ce livre traite des pratiques de l’intelligence économique à travers huit cas d’entreprises.Définition de l’Intelligence Economique :

L’intelligence économique utilise les méthodes de management et les techniques ayant pour objectif d’apporter des informations à l’organisation pour en faire le meilleur usage, c’est-à-dire enrichir le savoir de l'organisation à des fins :
  • d'identification des opportunités de développement de l'organisation ;
  • de protection contre les menaces et vulnérabilités la visant (déstabilisation, espionnage, racket, vandalisme, voire terrorisme), d’abord en les anticipant
Cet ouvrage montre comment des dirigeants d’entreprises de différents secteurs d’activités, de différentes tailles) arrivent à pratiquer cette « Intelligence Economique »

Résumé du livre :

Le cycle de l’Intelligence Economique (IE)

1- Identifier les besoins en information
Il s’agit de définir avec précision ses besoins en information. De quels types d’information ai-je besoin? Pourquoi? Quelle est l’origine de cette demande? Que prévois-je faire une fois en possession de ces informations? La définition des besoins va conduire à une définition d’axes stratégiques de veille sur lesquels le dispositif va se focaliser. En effet, pour une veille efficace, on ne peut pas tout surveiller, il faut se baser sur les objectifs stratégiques du pays, de l’administration publique (Ministère, Chambre de commerce...) ou de l’entreprise qui formule la demande.
 

Interêt de l'intélligence Economique en Afrique : Interview: Mounir ROCHDI

IE Afrique accueille aujourd’hui Mounir ROCHDI, spécialiste des outils et méthodes de veille. Mounir est particulièrement actif en Afrique, notamment au Maroc où il a créé le portail Veille.ma. Selon lui, l’Afrique n’est pas en retard en matière d’IE. En effet,  le manque de sources d’information sur le continent a permis à l’Afrique de s’adapter et de constituer son Intelligence sur la base des réseaux humains. En outre, Il présente en exclusivité sur IE Afrique, la création d’un Think Tank africain en Intelligence Economique. Enfin, il termine son interview en mettant en garde les entreprises africaines sur le choix de leur conseil en Intelligence Economique. Vous aurez remarqué que Mounir répond à notre interview avec un franc-parler qui j’espère sera interprété à sa juste valeur.

Intelligence Economique : le cas de MTN Côte d’Ivoire

En 2009, fut créée en Côte d’Ivoire, une ONG nommée AKENDEWA, qui a pour objectif de promouvoir l’usage des TIC en Afrique, en particulier l’usage de l’Internet et du mobile. Akendewa est une ONG très active sur Internet, notamment à travers son blog et à travers les réseaux sociaux où elle regroupe environ 3000 fans et suiveurs (Facebook + Twitter).

Dans l’une de ses publications, au cours du premier semestre 2010, Akendewa mettait en exergue quelques plaintes d’utilisateurs de la clé Internet 3G de l’entreprise MTN Côte d’Ivoire. En effet, ces quelques utilisateurs contredisaient les capacités de la clé 3G telles que décrites par MTN. Pour eux, le débit de connexion était très loin en deçà des 3.1 Méga/s maximum qu’annonçait MTN et ceci pouvait être interprété par l’ensemble des consommateurs comme étant de la publicité mensongère.

Trouvez des informations sur des personnes



Zoom Info est un nouveau moteur de recherche qui vous permet de chercher de l'information sur des personnes. L'intérêt de Zoom Info par rapport à Google, souvent utilisé pour ce type de recherche, est qu'il fonctionne en deux temps. Après avoir rapporté des pages web correspondant à votre requête il va en extraire les données qu'il juge pertinentes et vous les proposer plus ou moins sous la forme d'un CV après les avoir dédoublonnées. Une fois le résultat obtenu vous pouvez le "forwarder", en capturer le lien, l'imprimer ou même le modifier s'il s'agit de votre propre profil (après procédure d'identification).

Intelligence Economique en Algérie : interview M. Rochdi

Le docteur Mounir Rochdi, spécialiste en veille et intelligence économique est directeur général délégué à Cybion, organisme d’assistance en intelligence économique (IE), créé en 1995 en France. « Nous analysons des dizaines de milliers de sources formelles et informelles - sites, commentaires blogs, forums, réseaux sociaux- qui nous permettent d’appréhender précisément l’environnement de chaque entreprise qui veut une assistance dans le domaine de l’IE. Cybion a des clients dans une dizaine de Pays dans le monde dont l’Algérie, la Tunisie et le Maroc. Mounir Rochdi a intervenu au 5e Assises de l’Intelligence économique et de la veille stratégique à Alger. Maghrebemergent l’a rencontré.

Intelligence économique par Syndication et fils RSS


Les fils RSS (Really Simple Syndication ou Rich Site Summary) ont pour objet de diffuser du contenu gratuit mis à disposition sur le web par le biais des sites Internet. Ces flux sont actualisés automatiquement et permettent de se tenir au courant des dernières informations publiées ou des dernières mises à jour des sites.


Comment ça marche ?

Le protocole de syndication de contenu utilise la norme XML. Lors de la mise à jour d'un site, un fichier XML contenant une description synthétique des dernières informations publiées sur le site est généré en temps réel (titres, résumés, images, date et liens). Ces informations sont transférées sous la forme d'un flux - c'est à dire, en continu et selon l'actualité - sur le poste de l'internaute qui aura souscrit à ce fil RSS.

Outils gratuits de surveillance de sites web

C4uC4U est petit agent gratuit et très simple qui permet de surveiller les modification d'un site. On peut paramètrer l'intervalle de surveillance. www.c-4-u.com


PANORAMA DES OUTILS DE VEILLE STRATÉGIQUE


Le Journal du Net a procédé à une mise à jour de son panorama des outils de veille stratégique. Il y revient sur les principaux acteurs du marché français du logiciel de veille stratégique et propose aussi un petit focus sur deux solutions de Text Mining ainsi que sur deux prestataires de service en veille.

En ce qui concerne le solutions de veille stratégique, le Journal du net revient sur la nouvelle solution d'Arisem : Kim 2 qui propose de nombreuses évolutions par rapport à ses solutions précédentes : dashboarding graphique beaucoup plus complet, un éditeur de rapport de veille.

Veille, IE, IT & KM : Apports et différences


"La compétence est individuelle, l'intelligence est collective." 
La démarche d'intelligence économique est par nature un processus transverse, et met en réseau les hommes autour d'un besoin d'information, qui va éclairer la décision. Veille, Intelligence économique et Knowledge Management sont trois ensembles imbriqués : le plus petit ensemble peut être la veille : c'est à dire le processus de collecte et d'analyse de l'information, l'Intelligence Economique englobe la veille, la réflexion stratégique, la communication de l'information (offensive - défensive, orientée - neutre) et sa protection. le KM, dernier ensemble, qui capitalise les expériences et étalonne les pratiques informationnelles, organisationnelles, productiques, ..il est la synthèse de ce qu'une entité ou une structure organisationnelle peut gérer en matière d'information ou de savoirs sur son environnement proche ou éloigné.

Intelligence Territoriale : Présentation du concept


 L'intelligence territoriale se propose de relier la veille et l'action publique au service du développement économique et industriel d'un territoire, dans le cadre d'un pôle de compétivité ou d'excellence territoriale par exemple. Le prolongement de l'intelligence territoriale est le marketing territorial. Les collectivités territoriales (Conseils Régionaux, Conseils Généraux, Communautés de Communes ou regroupements de communes et communes) utilisent des outils d'analyse de plus en plus en plus opérationnels pour mieux gérer leurs territoires notamment des outils de type SIG ou Systèmes d'Informations Géographiques. Les objectifs de ce type de systèmes sont variés :

Knowledge Management


La gestion de la connaissance comporte plusieurs aspects ; la gestion d'une base de connaissance de type encyclopédique, la gestion d'une base de connaissance de type " métier" et le plus délicat à construire et à rendre efficient pour le développement de la connaissance dans les structures organisationnelles, une base de connaissance de vie ou d'expériences au quotidien composée d'élements jugés inintelligibles au moment de leur leur formalisation sous forme d'information mais qui peuvent par rapprochement construire une base puissante de savoir.

 Le knowledge management est la manière de gérer à la fois les flux d'informations générés par une organisation (information sur l'environnement, l'information interne), la capitalisation des savoirs et des savoir-faire par la modélisation des processus qui fondent l'organisation.
 Le knowledge management suppose la plupart du temps l'appui d'outils informatiques
 Le knowlegde management suppose également l'adhésion des ressources humaines qui composent la connaissance de l'organisation étudiée, il peu et doit s'exprimer sous la forme d'une coopération entre les individus de cette même organisation à l'aide d'outils de travail collaboratif par exemple.

 Les outils du knowledge management pourront donc être des outils de type portail d'entreprise, des outils de "groupware" comme les outils de travail collaboratifs , de messagerie instantanée de réunions en ligne ou des Intranets, des outils de "workflow" comme les outils de gestion de projets, Des outils d'analyse des données de type Datawarehouse ou Datawebhouse qui permettent de tirer parti de la connaissance client.

 Nous oserions dire, alors que l'intelligence économique s'interesse à la manière d'organiser les plans de recherche et de communication des informations stratégiques sur l'environnement des organisations ou des entreprises en particulier. Le knowledge management va au delà de ce type d'information et ajoute la couche "interne" sur les processus générant la compétence et le savoir humain que l'organisation représente. 

Le knowledge management va également au-delà du simple système d'information de l'entreprise, qui n'est que le support matériel de l'organisation de la connaissance au sein de l'organisation.

Pour finir, je tiens à préciser que, si par des techniques collaboratives, créatives,... intelligentes, il arrive parfois que l'on puisse améliorer la gestion de la connaissance ou le "knowledge management" au sein d'une organisation, il est plus rare que l'on puisse "stocker" ou conserver la connaissance ou le savoir-faire au sein d'un système d'information. Comme disait le DSI d'une grande entreprise du domaine de l'informatique :

"nous sommes doté du plus efficace système d'information qui ait été mis au point à ce jour et nous savons qu'il concentre la quasi totalité de la connaissance collective de l'entreprise, le seul problème s'est que nous perdons 80% de cette connaissance pendant le week-end !".

Autrement dit, même si à ce jour les tecdhniques, en particulier Multimédia, permettent d'aider à la gestion de la connaissance y compris immatérielle, mais dès lors qu'elle est stockée dans un Systeme Informatique, il ne reste que 20% de cette connaissance surtout si elle est basée sur des processus immateriels.

Corrolaire : On compare souvent les niveaux d'investissements des entreprises ou des Pays en Technologies de l'Information et de la Communication pour les releré à l'évolution de la productivité et de l'efficacité en oubliant qu'elles ne gèrent en fait que 80% de l'intelligence et des processus "intelligents" ou immateriels des organisations.

A niveau égal d'investissement en "Technologies de l'Information", deux organisations vont pouvoir avoir des performances complètement différentes : la clé de cette différence ; leur niveau d'utilisation de ces TIC bien sûr, mais également et surtout la manière de gérer la ressource humaine qui vont apporter cette connaissance.

Veille Stratégique : les règles d'Or

Ce que la veille stratégique est et ce qu'elle n'est pas :

 La veille stratégique fournit des informations analysées et qui permettent de prendre des décisions ayant une portée stratégique, elle n' a rien à voir avec l'espionnage industriel qui est illégal

 La veille stratégique permet d'alerter les directions stratégiques des entreprises par la diffusion d'alertes sur des dangers ou des opportunités de courts terme., ce n'est pas une boule de cristal, elle ne prédit pas l'avenir, elle donne uniquement des approximations de l'environnement actuel de l'entreprise ou de son futur proche.

Les outils de veille sur Internet

Les outils de veille se ressemblent tous dans leurs grands principes, certains intègrent plusieurs fonctions. L'idée est que dans l'immensité de la tâche du veilleur et surtout dans l'immensité du web et des quantités d'informations à gérer ou qu'il faut scruter, l'humain ne peut gérer seul la tâche et donc qu'il faut se doter d'outils, en général informatiques, qui permettent une automatisation plus ou moins importante des fonctions inhérentes à la veille.

Voir aussi les solutions technologiques disponibles sur le marché

L’intelligence économique : cas GIANNONI


GIANNONI : L’intelligence économique et l’innovation pour lutter contre les délocalisations
Leader mondial des échangeurs gaz à condensation en acier inoxydable, l’entreprise débute son activité en 1993. A la fin des années 90, ses dirigeants sentent que le marché va se développer plus que prévu pour des raisons réglementaires. Par l’innovation (l’hydroformage n’utilise pas de machines de série), ils vont automatiser la fabrication : en dix ans, elle passe de 1h45 pour fabriquer un échangeur à 10 minutes aujourd’hui. Résultat : Giannoni embauche en France puisque le coût de fabrication est inférieur au coût de transport depuis les pays à bas coût de main d’œuvre comme la Chine. Devant innover sans cesse et être plus réactive que ses clients (les fabricants de chaudières), l’entreprise dépasse en 2006 le chiffre symbolique du million d’échangeurs par an.

Logiciel de veille : les gains par phases


Lors du choix du logiciel, on se pose rapidement les questions du futur ROI (Retour sur Investissement) et des différents gains et bénéfices que l’on peut attendre lors de son exploitation.

Le web se développant chaque jour, la quantité d’information à gérer devient colossale. Selon une étude, chaque année, 80h de plus sont consacrées à la collecte…au détriment de l’analyse de l’information, tâche pourtant essentielle. Ce sont donc les travaux répétitifs qui se développent davantage que les missions à plus forte valeur ajoutée.

Projet de veille : les 6 erreurs à ne pas commettre


Le succès d’un projet de veille dépend de nombreux facteurs. Un bon ROI (Retour sur Investissement) est également impacté par plusieurs critères.

En effet, si le choix du logiciel reste un point essentiel, la prise en compte des composantes organisationnelles et humaines est cruciale.

Ainsi, on peut schématiquement distinguer 6 types d’erreurs communes rencontrées lors de la mise en place de projets de veille :
- Faire de la veille sans objectifs
- Un scope de veille beaucoup trop large
- Pas de process de motivation ou d’implication des équipes
- Des informations collectées inutilisées
- Une veille déconnectée du reste de l’organisation
- Un dispositif trop complexe

Business Intelligence à Ottawa

Sur son site, l’école de Gestion de l’Université d’Ottawa propose un recueil de liens vers différents descriptifs de lien vers des cours en Intelligence Economique(Competitive Intelligence…ou visiblement Business Intelligence puisque sur cet exemple cela ne semble pas si clair que ce que je croyais de faire la différence.) 

Pour mémoire en France on traduit généralement Intelligence Economique ou veille concurrentielle en Competitive Intelligence aors que Business Intelligence est plus souvent utilisé pour parler des outils décisionnels de type reporting sous Oracle ou autre… 

 structuration des cours, l’énoncée des contenus pourrait ou devrait servir d’exemple ou en tout cas de référence à toute personne décidant de construire une formation en intelligence économique. Ce sera en tout cas probablement plus utile que le référentiel de formation en Intelligence Economique. Par ailleurs, certains de ces cours proposent aussi des références web qu’il est bon de consulter comme sur la fiche descriptive du cours de CI de l’Université d’Ottawa ou bien encore des ouvrages récents à consulter comme pour l’Université de Pittsburgh.

Quelques liens de sites de référence en BI tirés du site de l’Université d’Ottawa :


Quelle perception François Hollande a-t-il de l’intelligence économique ?

francois hollande intelligence economique 150x150 Edito : Quelle perception François Hollande a t il de l’intelligence économique ? influence strategieComme ses prédécesseurs, le leader de la gauche française n’a pas utilisé pour l’instant cette expression dans ses discours de campagne. Ni François Mitterrand ne l’avait fait comme Président de la République, ni Lionel Jospin comme Premier Ministre. Si le PS a fait des efforts louables de réflexion sur les questions de la sécurité et les mesures à prendre dans le domaine de la police, il est pour l’instant aphone sur le sujet. Seule la fondation Jean Jaurès a pour l’instant abordé la question dans un des chapitres de son opuscule « Réformer les services de renseignement français » publié en mai 2011. Il existe pourtant au sein du PS des personnes qui essaient de sensibiliser la gauche comme le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national chargé de la sécurité au sein du PS et le jeune et brillant historien Floran Vadillo qui s’était fait connaître par une polémique sur la présidentialisation du renseignement et qui anime aujourd’hui des groupes de travail à ses côtés. Mais leur prise de position ancrée au domaine de la sécurité et du renseignement ne risque-t-elle pas de fausser les termes du débat ?

L’occasion manquée de la gauche au pouvoir
L’intelligence économique est née d’une volonté de hisser l’information au niveau de lecture de la stratégie et de l’analyse des rapports de force dans la compétition économique mondiale. La première à avoir compris cette nécessité fut un Premier Ministre de gauche, Madame Edith Cresson. Ce fut la première dans le monde politique à vouloir donner un sens à l’expression « rendre la France plus offensive » pour maintenir un cap de développement économique à la hauteur de ses problématiques d’emplois, de commerce extérieur, de création d’activités et de dynamisation des territoires. A l’époque, elle prêcha dans le désert et se heurta à un mur au sein du PS. On lui fit même le grief d’oser dialoguer à ce propos avec un ancien militant maoïste. Les chasseurs de « rouges », principalement basés au SGDN savaient au moins jouer leur rôle de chiens de garde, faute d’oser s’interroger sur les vulnérabilités réelles d’un système déjà vacillant sur ses bases économiques. La gauche ne se rendit même pas compte de cette occasion ratée. Elle avait pourtant toute la légitimité pour s’engager dans une voie nouvelle de par des revendications fondamentales sur la défense de l’emploi et la lutte contre le chômage. Au début des années 90, Edith Cresson avait compris que la situation économique de la France était déjà en train de se dégrader de manière inquiétante en particulier dans le domaine des échanges. Pour lutter contre cette tendance, elle voulut lancer une grande réforme structurelle en transformant Bercy en un MITI à la française (le très actif Ministère de l’Industrie et du Commerce du Japon).
Pari insensé que la haute administration de l’époque ne voulut pas relever et qu’elle considérait comme contraire à toutes ses traditions. En dépit de ce tir de barrage, Edith Cresson tenta l’impossible. L’information, autrement dit la démarche d’intelligence économique, devait être au cœur de la redéfinition de notre politique industrielle. Elle passa pour une farfelue. On lui rit au nez. De leur côté, les médias préférèrent s’attarder sur certaines de ses expressions maladroites comme lorsqu’elle compara les Japonais à un peuple de fourmis. C’était tellement plus facile de se moquer ainsi de la première femme Premier Ministre avec l’assentiment silencieux des caciques du PS. Le problème, c’est qu’elle avait raison. Edith Cresson, bien conseillée par Jean-Louis Levet, son chargé de mission à Matignon, avait évité le piège de sombrer dans un discours centré sur la sécurité. Elle pensa l’usage de l’information comme un des leviers majeurs du développement du siècle à venir. Cette orientation est commune à la ligne éditoriale des auteurs du rapport Martre sur l’intelligence économique.

Le piège récurrent du discours centré sur la sécurité
Le mot protection figure bien dans la définition donnée dans le rapport du Plan mais comme un rappel de prudence et non comme l’axe central d’une politique. En France, le monde des actifs et la société civile n’aiment pas se voir asséner le mot sécurité à toutes les sauces dès lors qu’il est associé au monde de l’économie. L’invitation à toujours plus de sécurité ne crée pas l’empathie mais suscite la méfiance (que cherche-t-on à cacher aux salariés, aux médias et aux juges ?), voire la répulsion (le monde éducatif œuvre pour l’épanouissement de l’individu et non pour la surveillance de ses activités). Les plus patriotes s’interrogent enfin sur la finalité même du mot sécurité pour définir le business plan, conquérir des marchés, et anticiper des politiques industrielles. La réponse nous est donnée par le résultat à une autre question : combien de directeurs de la sûreté ou de la sécurité figurent dans les comités exécutifs des grands groupes du CAC 40 ?

Ce constat appelle quelques commentaires.
Le mauvais voisinage entre les termes sécurité et information est propre à la France, à son Histoire et à sa culture. Ce n’est pas le cas des pays anglo-saxons ou même de l’Allemagne où l’expression « protection de l’économie » est associée officiellement avec « la lutte contre le sabotage économique ». Promotionner l’intelligence économique par la dialectique de la sécurité est une erreur car elle fige les comportements et ne permet pas de valoriser l’intelligence économique comme grille de lecture pour aller de l’avant et gagner des marchés hors de France. Ce piège récurrent en termes de langage mais aussi en termes de mode de pensée s’applique aussi au contexte intérieur. A la fin des années 2000, le Préfet Pautrat a eu raison de souligner le besoin de sécuriser les pôles de compétitivité. En revanche, la réflexion sur les industries de proximité non délocalisables et ancrées aux potentialités d’un territoire ne progresse que beaucoup trop lentement. Tout reste à faire dans ce domaine. Et l’intelligence économique est un excellent moyen d’approcher la question en sortant du cadre strictement sécuritaire. La France offensive souhaitée par François Hollande a besoin de points de repère sur ses victoires économiques et aussi sur ses défaites. Les expériences créatives d’emplois locaux en France ne sont pas très visibles par les remontées d’information traditionnelle (médias, CCI, unions patronales, syndicats interprofessionnels). Il est temps d’inventer de nouvelles grilles de lecture qui permettent au politique de pouvoir enfin inscrire à son programme électoral des priorités stratégiques qui ne se limitent pas aux sempiternelles annonces sur la relance de l’activité touristique et à l’implantation d’éoliennes.

L’intelligence économique est une réponse politiquement correcte
La France active a besoin de points de repère pour se mobiliser et aller de l’avant, à l’image de l’industrie française du ski qui exporte dans tous les pays où se développe une activité touristique hivernale de montagne. Les stratégies d’anticipation sont les grandes absentes du débat présidentiel 2012. Et pourtant elles sont positionnées au cœur de notre système industriel (potentialités marchandes des économies d’énergie générées par les innovations du BTP français, appui indispensable aux technologies de l’information développées dans l’hexagone et dont certaines sont plus performantes que Google, mise en exergue de l’expertise internationale d’EDF et d’ERDF dans la gestion des grands réseaux électriques…). Qui va enfin dire aux politiques que ce type de démarche peut leur rapporter des voix… Côté PS, on aimerait bien entendre la parole des sages sur le sujet. Celle d’Edith Cresson par exemple. Côté UMP, il serait temps qu’on lise plus attentivement ce qu’écrit le député du Tarn Bernard Carayon.

Paru dans  :  Edito,France Europe Puissances(02-11-2011 )

Formes de l'intelligence économique

L’intelligence économique a donné naissance à une déclinaison particulière qui est l’intelligence économique territoriale. Cette dernière, telle qu’elle fut conçue par le Préfet Rémy Pautrat 3, permet d’organiser en un système faisant sens, en une stratégique cohérente au service de la croissance et de l’emploi, les actions variées d’aménagement du territoire, de politique industrielle et de développement économique en général qui sont menées à l’échelon central et local avec un déficit de coordination.

Par conséquent, on peut définir l’intelligence territoriale comme la valorisation, la coordination et la protection des atouts économiques et savoir-faire industriels et technologiques des territoires et de leur tissu de PME-PMI, afin de les transformer en avantages comparés décisifs dans la compétition commerciale européenne et mondiale.

De quoi est constituée concrètement l’intelligence territoriale ? Elle se compose en fait de quatre types d’actions s’agrégeant en un dispositif unifié et coordonné.

1-    La première est l’intelligence économique territoriale (IET), élaboration de stratégies concertées de développement économique et technologique pour les territoires, en s’appuyant sur les pôles de compétitivité qui sont l’exemple emblématique de ces schémas de développement stratégiques des régions. Ils reposent sur le repérage des spécialités locales, des savoir-faire et des filières d’excellence locale et leur mise en valeur via des réseaux organisés de travail et d’échanges d’informations. Il s’agit en somme de créer une dynamique régionale de coopération, en favorisant le regroupement des services de l’État et des collectivités territoriales, des entreprises (notamment les PME-PMI), des universités et des centres de recherche autour de projets stratégiques communs.

2-    La deuxième consiste en la définition et la préservation d’un périmètre économique stratégique, c’est-à-dire d’un ensemble d’entreprises œuvrant dans le domaine des technologies sensibles et qu’il convient de protéger pour des raisons d’intérêt national ou européen et de conquête de positions privilégiées sur les marchés hautement rentables des hautes technologies duales (i.e. concernant les domaines militaire et civil).

3-    La troisième est la constitution de réseaux d’experts et de décideurs, inter-entreprises et inter-administrations, mais aussi entre l’État, les entreprises, les universités et les différents acteurs du développement économique et social local.

4-    La quatrième est la sensibilisation et la formation à l’intelligence économique, car cette dernière est indispensable à la construction de la compétitivité durable des entreprises françaises.

En effet, la scène internationale et la vie des nations doivent aujourd’hui s’interpréter à l’aide d’une nouvelle grille de lecture. Nous sommes entrés dans l’économie de la connaissance, corollaire de la mondialisation des échanges et des idées. L’un des éléments essentiels du capital stratégique qui déterminent aujourd’hui la prospérité des sociétés, la compétitivité des entreprises et donc l’évolution de l’emploi, est l’information. Savoir la chercher, la traiter et la diffuser (tout en protégeant la part de données sensibles qui doivent être protégées) constitue l’une des tâches prioritaires de tous les acteurs économiques et la définition même de l’intelligence économique.

Mise en place d’une solution décisionnelle dans une entreprise

Phildar est une entreprise spécialisée dans le secteur de la distribution textile. Elle possède environ 500 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires autour de 80 millions d’euros répartis sur trois lignes de produit (fil à tricoter, prêt-à-porter, collants et accessoires).Son réseau de distribution est composé de 660 magasins, ayant des chiffres d’affaires très 
différents.

Elle souhaite centraliser et améliorer le pilotage de ses gammes de produits entre les différentes typologies des magasins afin de disposer d’une information (produits/jours/magasins) dans un délai le plus court possible. Ceci va nécessiter une vision rapide des ventes et des stocks, et une réelle précision sur les données (tailles, coloris, modèles des articles).

Ils ont dit...de l’intelligence économique

« L’intelligence économique peut être définie comme l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l’entreprise, dans les meilleures conditions de délais et de coûts. L’information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de l’entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires à l’atteinte des objectifs définis par l’entreprise dans le but d’améliorer sa position dans son environnement concurrentiel. Ces actions, au sein de l’entreprise, s’ordonnent autour d’un cycle ininterrompu, générateur d’une vision partagée des objectifs de l’entreprise. » - Le rapport MARTRE

L’Intelligence économique : un concept d’actualité

Il existe plusieurs définitions de l’Intelligence économique, cette notion ayant fait l’objet de divers débats conceptuels. Les britanniques parlent de « business intelligence », renseignement des affaires, et les américains de « competitive intelligence », renseignement concurrentiel.

La première définition apparaît en 1967 dans un ouvrage de Harold Wilensky. Il y définit « l’intelligence économique comme l’activité de production de connaissances servant les buts économiques et stratégiques d’une organisation, recueillie et produite dans un contexte légal et à partir de sources ouvertes ». Cette définition permet de distinguer l’intelligence économique de l’espionnage économique car elle se développe ouvertement et utilise principalement des moyens légaux.

Pourquoi des Etats-Généraux de l’intelligence économique ?


L’intelligence économique a une vingtaine d’années d’existence. Cette démarche est encore jeune mais il nous a semblé utile de faire un bilan d’étape par l’organisation d’Etats généraux de l’IE. Cet évènement est d’autant plus légitime que se profilent à l’horizon des interrogations logiques sur l’évolution du concept (le passage d’une posture défensive à une posture offensive, la problématique de l’influence, la montée en puissance des opérations d’information, la professionnalisation des métiers de l’information).
L’évolution rapide du contexte international annonce des périodes difficiles. Il suffit de rappeler à ce propos quelques signaux forts :

Les langues fourchues de l’intelligence économique

Il faut de tout pour faire un monde. Frédéric Lepage, illustre plume de la liste veille, s’est-il  « pacsé » intellectuellement avec Franck Bullinge ? On pourrait le déduire du son de cloche commun qui découle de leur interprétation de l’affaire Renault. Ces deux personnages qui n’en font peut-être qu’un dans leur approche du monde n’existent que par leurs propos moralisateurs sur les écrits des uns et des autres. Mais en dehors du périmètre de leur crachoir virtuel, que veulent-ils nous faire comprendre ? Qu’il n’y a pas d’affaire Renault ? Rappelons pour principe à nos deux compères que la source de cette affaire n’est toujours pas connue et donc que personne (à part eux) ne sait pour l’instant ce qui a déclenché l’affaire Renault et pourquoi ? Certains journalistes ont réussi à cerner la raison qui a incité Renault à rendre l’affaire publique. Un employé de Renault connaît un journaliste de l’AFP et lui rapporte ce qui se passe en interne à savoir une enquête menée à l’encontre de salariés suspectés d’espionnage industriel. Le journaliste de l’AFP s’étonne de ne pas avoir d’éléments sur le sujet et entre contact officiellement avec les représentants de l’entreprise Renault. Les questions qu’il pose sont suffisamment précises pour inciter la direction de Renault à briser la loi du silence (pratique courante des entreprises lorsqu’elles sont confrontées à ce genre d’affaire).