Formes de l'intelligence économique

L’intelligence économique a donné naissance à une déclinaison particulière qui est l’intelligence économique territoriale. Cette dernière, telle qu’elle fut conçue par le Préfet Rémy Pautrat 3, permet d’organiser en un système faisant sens, en une stratégique cohérente au service de la croissance et de l’emploi, les actions variées d’aménagement du territoire, de politique industrielle et de développement économique en général qui sont menées à l’échelon central et local avec un déficit de coordination.

Par conséquent, on peut définir l’intelligence territoriale comme la valorisation, la coordination et la protection des atouts économiques et savoir-faire industriels et technologiques des territoires et de leur tissu de PME-PMI, afin de les transformer en avantages comparés décisifs dans la compétition commerciale européenne et mondiale.

De quoi est constituée concrètement l’intelligence territoriale ? Elle se compose en fait de quatre types d’actions s’agrégeant en un dispositif unifié et coordonné.

1-    La première est l’intelligence économique territoriale (IET), élaboration de stratégies concertées de développement économique et technologique pour les territoires, en s’appuyant sur les pôles de compétitivité qui sont l’exemple emblématique de ces schémas de développement stratégiques des régions. Ils reposent sur le repérage des spécialités locales, des savoir-faire et des filières d’excellence locale et leur mise en valeur via des réseaux organisés de travail et d’échanges d’informations. Il s’agit en somme de créer une dynamique régionale de coopération, en favorisant le regroupement des services de l’État et des collectivités territoriales, des entreprises (notamment les PME-PMI), des universités et des centres de recherche autour de projets stratégiques communs.

2-    La deuxième consiste en la définition et la préservation d’un périmètre économique stratégique, c’est-à-dire d’un ensemble d’entreprises œuvrant dans le domaine des technologies sensibles et qu’il convient de protéger pour des raisons d’intérêt national ou européen et de conquête de positions privilégiées sur les marchés hautement rentables des hautes technologies duales (i.e. concernant les domaines militaire et civil).

3-    La troisième est la constitution de réseaux d’experts et de décideurs, inter-entreprises et inter-administrations, mais aussi entre l’État, les entreprises, les universités et les différents acteurs du développement économique et social local.

4-    La quatrième est la sensibilisation et la formation à l’intelligence économique, car cette dernière est indispensable à la construction de la compétitivité durable des entreprises françaises.

En effet, la scène internationale et la vie des nations doivent aujourd’hui s’interpréter à l’aide d’une nouvelle grille de lecture. Nous sommes entrés dans l’économie de la connaissance, corollaire de la mondialisation des échanges et des idées. L’un des éléments essentiels du capital stratégique qui déterminent aujourd’hui la prospérité des sociétés, la compétitivité des entreprises et donc l’évolution de l’emploi, est l’information. Savoir la chercher, la traiter et la diffuser (tout en protégeant la part de données sensibles qui doivent être protégées) constitue l’une des tâches prioritaires de tous les acteurs économiques et la définition même de l’intelligence économique.