Les deux États les plus puissants du Golfe, le Qatar et l'Arabie-Saoudite, craignent que les mouvements démocratiques nés au cours du printemps arabe ne se propagent chez eux. C'est pourquoi ils se partagent les zones d'influence et soutiennent partout les groupes islamistes les plus extrémistes. En Égypte, les salafistes reçoivent des fonds de l'Arabie saoudite et les Frères musulmans des subsides du Qatar. Si ce pays a massivement investi sur les bords du Nil, ce n'est pas par philanthropie.
La Libye se laisse moins facilement manipuler car elle s'appuie sur sa manne pétrolière et sur des tribus plus fortes que les groupes religieux. En Tunisie, le parti Ennahda, émanation des Frères musulmans, a triomphé aux élections, mais une partie de la population commence à se révolter contre l'islamisation forcée de la société.
Dans la bande de Gaza, l'émir du Qatar fait cause commune avec le Hamas et prétend offrir 400 millions de dollars pour la reconstruction de cette région sinistrée. Mais c'est actuellement en Syrie que l'ingérence des États du Golfe semble la plus forte. Il s'agit de financer l'insurrection sunnite et l'instauration d'un gouvernement fondamentaliste qui fasse rempart à l'Iran chiite. Sur le terrain, les réalisateurs ont rencontré des femmes, des syndicalistes et des journalistes qui essaient de lutter contre l'emprise néfaste des grands frères si riches et si "généreux".