L’antenne du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques, dirigée par Babacar Diallo, a organisé le jeudi 27 novembre à Dakar un séminaire sur l’intelligence économique. Cette manifestation est la première du genre en Afrique subsaharienne. Quelques tentatives d’ordre privé avaient été initiées ces dernières années notamment à partir de Paris sans aboutir à des résultats significatifs car il manquait l’implication d’un pays africain au plus haut niveau de l’Etat. Le Sénégal est donc le premier pays d’Afrique à avoir décidé d’entreprendre une réflexion sur sa sécurité économique et sur le développement de certaines activités économiques par le management de l’information. Les incidents avec les pêcheurs sud-coréens dans sa zone côtière, les risques liés à la crise financière et les attentes dans le domaine agricole ont sans doute été à la source de cette décision prise depuis quelques mois par le Président Abdoulaye Wade.
L’intelligence économique sur la sellette
Plusieurs affaires d’escroquerie à l’information auxquelles s’ajoutent les révélations faîtes dans l’ouvrage de l’ex-gendarme Patrick Baptendier ont amené les médias à se repencher sur les liaisons dangereuses entre le monde de l’intelligence économique et celui du renseignement privé. Cette confusion est logique compte tenu de la situation qui prévaut bien avant le rapport Martre. La première responsabilité de cette confusion incombe-t-elle à une partie des chefs d’entreprise qui appliquent une théorie de la valeur de l’information erronée mais tenace ? En effet, celle-ci repose sur le fait que la seule information utile est celle que nous cache le concurrent (état des inventions, bilan financier, portefeuille clientèle, liste des prospects commerciaux, évaluation de la propriété intellectuelle, cartographie des réseaux d’influence sur les marchés à conquérir). Cette trop forte focalisation sur le secret est justement le point de départ de la démarche d’intelligence économique.
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