L'intelligence économique, que j'appellerai IE selon son abréviation convenue, c'est d'abord et avant tout du traitement de l'information et ce, pour en tirer 1) de la connaissance et de l'anticipation, 2) des moyens de prévention de risques et de sécurisation, et enfin, 3) des outils pour des stratégies d'influence, c'est-à-dire pour agir le plus possible sur l'environnement extérieur et le subir le moins possible.
L'IE est fille de la mondialisation des échanges et du développement foudroyant du numérique. Lui-même information, le numérique est devenu un vecteur privilégié des informations de tous ordres qui nous parviennent et il en entraîne une profusion sans précédent.
Le numérique a transformé l'information en une énergie devenue aussi stratégique pour l'économie et le politique que les énergies physiques, pétrole, gaz , etc. Il est symptomatique de voir que les plus grosses capitalisations boursières mondiales appartiennent aujourd'hui aux géants du numérique et de l'internet et que ce n'est pas terminé. Le numérique intéresse autant les investisseurs que les militaires et les politiques avisés. L'intelligence économique s'intéresse à la sécurisation matérielle des activités numériques, protection des données etc. mais aussi et surtout à ses aspects immatériels moins immédiatement perceptibles. [...]
Claude Revel, Numérique et intelligence économique, une vidéo Xerfi Canal