Depuis 2007, le ministère de l’industrie a crée la première direction générale de l’Intelligence Economique (IE). La tutelle a entamé dès lors, un travail de sensibilisation et d’orientation en vue de convaincre tous les opérateurs notamment les managers de la nécessité d’introduire ce type d’actions dans leur programme.
Pour la première fois, un manuel de formation 100 % algérien dédié à l’IE a été conçu par des experts locaux. L’institut de gestion et de planification assure également une formation en Master dans ce sens. Le ministère a d’ores et déjà initié une action pilote qui a ciblé une douzaine d’entreprises. Le projet avait pour but d’’assister ces sociétés dans ce processus de veille technologique et de l’IE.
Pour cela, le budget est disponible à travers l’enveloppe des 4 milliards de dollars réservée à la mise à niveau. Si une entreprise veut préserver son activité, garantir ou reconquérir des parts de marché, elle doit impérativement se doter d’une cellule de veille technologique, et intégrer le système de l’intelligence économique (IE) dans son organisation.
Les spécialistes du domaine résument l'intelligence économique en un triptyque :
veille (acquérir l'information stratégique pertinente),
protection des informations (ne pas laisser connaître ses informations sensibles)
et influence (propager une information ou des normes de comportement et d'interprétation qui favorisent sa stratégie).
L’IE peut être défini comme l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques. En Algérie, elle en est encore à ses premiers balbutiements. Rares sont les entreprises publiques et privées qui se sont dotées d’un tel instrument. Toutefois, c’est à l’entreprise, elle-même, de manifester son intérêt pour cet outil indispensable qui lui permettra d’avoir des armes contre les méfaits de la mondialisation. Le retard accusé dans la mise en œuvre de cette opération à une grande échelle est causé par des faiblesses liées entre autres à un manque de culture managériale et un problème de gouvernance au sein des entreprises.
«Le système de l’intelligence économique et la vaille technologique est fondé essentiellement sur la qualité des ressources humaines et le management », estime M Ali Saci, chef de division de études économiques et statistiques à la direction générale de la veille stratégique relevant du ministère de l’industrie, à l’ouverture des 5èmes assises de l’IE et de la veille stratégique, organisées hier par le bureau conseil VIP à Alger.
Au cours de cette rencontre, il est question de vulgariser davantage le rôle important que peut jouer cet instrument dans la vie d’une entreprise. M Faouzi Bensebaa, professeur des universités en sciences de gestion qualifie l’IE de démarche qui participe à la création de valeur de l’entreprise et cherche à fournir de la connaissance utile pour la société ou à une organisation, d’une manière générale, à partir de la profusion d’informations générées entre autres par les nouvelles technologies.
«L’IE doit être durable, pérenne et éthique », explique Pr Bensebaa. Par ailleurs, plusieurs thèmes tels que « l’innovation par l’IE », « des solutions de veille et d’IE », «l’IE territoriale », « la sécurité des informations », seront débattus lors de ces assises. Les diverses actions prévues par l’IE sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l’entreprise, dans les meilleures conditions de délais et de coûts.