L’Intelligence économique : un concept d’actualité

Il existe plusieurs définitions de l’Intelligence économique, cette notion ayant fait l’objet de divers débats conceptuels. Les britanniques parlent de « business intelligence », renseignement des affaires, et les américains de « competitive intelligence », renseignement concurrentiel.

La première définition apparaît en 1967 dans un ouvrage de Harold Wilensky. Il y définit « l’intelligence économique comme l’activité de production de connaissances servant les buts économiques et stratégiques d’une organisation, recueillie et produite dans un contexte légal et à partir de sources ouvertes ». Cette définition permet de distinguer l’intelligence économique de l’espionnage économique car elle se développe ouvertement et utilise principalement des moyens légaux.



En France, ce sont les travaux du Commissariat général au plan avec le rapport de Henri Martre en 1994 qui vont permettre de préciser la notion et d’initier une réflexion globale sur ce concept.

Le rapport Martre définit « l’intelligence économique comme l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l’entreprise, dans les meilleures conditions de délais et de coût. »

Il faut entendre par information utile  « l’information dont ont besoin les différents niveaux de décision de l’entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en oeuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires à l’atteinte des objectifs définis par l’entreprise dans le but d’améliorer sa position dans un environnement concurrentiel. Ces actions au sein de l’entreprise s’ordonnent autour d’un cycle ininterrompu, générateur d’une vision partagée des objectifs de l’entreprise ».

La notion d’intelligence économique implique « le dépassement des actions partielles désignées par les vocables de documentation, de veille, de protection du patrimoine concurrentiel, d’influence…Ce dépassement résulte de l’intention stratégique et tactique. »

Christian Harbulot définit l’intelligence économique comme « la recherche et l’interprétation de l’information accessible à tous, afin de décrypter les intentions des acteurs et de connaître leurs capacités. Elle comprend toutes les opérations de surveillance dans l’environnement concurrentiel et se différencie du renseignement traditionnel par la nature de son champ d’application puisqu’elle concerne le domaine des informations ouvertes et exige donc le respect d’une déontologie crédible ; l’identité de ses acteurs dans la mesure où l’ensemble des personnels et de l’encadrement et non plus seulement les experts participent à la construction d’une culture collective de l’information ; ses spécificités culturelles car chaque économie nationale produit un modèle original d’intelligence économique ».